Avant-propos
O. Zanna, C. Veltcheff, P.-P. Bureau
Préface
É. Debarbieux
Chapitre 1 : La communauté éducative interpellée
Ouverture; Didier Vin-Datiche
Lorsque le corps parle. De l’intérêt de la prise en compte du corps dans les stratégies éducatives.
Bertrand Jarry
Raccrocher, c’est retrouver une posture. Le climat scolaire pour prévenir le décrochage.
Benjamin Moignard, Philippe Goémé
Les " jeux dangereux " à l’école. Former les équipes pour prévenir les violences.
Mickaël Vigne
Le réveil corporel. Un outil de bien-être au service des enfants.
Florence Durnerin
Lorsque le corps porte, supporte, transporte. De l’individuel au collectif en passant par le corps.
Julie Arcuset
Corps, émotions et sensations. Utilisation par l’EPS d’un programme de développement personnel.
Sandrine Auville
Corps objet, corps sujet. Des partenaires pour une stratégie éducative.
Emmanuelle Seychal, Maïté Pébay
Corps et décor scolaire. Une discipline constitutive de l’identité de l’école.
Sigolène Couchot-Schiex, Jean-Charles Pettier
Chapitre 2 : Temps, espaces et interstices
Ouverture
Christian Loarer
Les rites des uns et des autres. La sécurisation des corps dans l’espace et le temps scolaires.
Aude Kérivel
La cour d’école. Un espace à penser et à aménager.
Florence Durnerin, Clémence Boxberger
Mise à nu et « mise à vu » du corps. Les vestiaires d’EPS en question.
Isabelle Joing, Olivier Vors
Se déplacer pour apprendre. Un espace-classe au service de la mobilisation des élèves.
Delphine Tardy
Permis ou interdit ? Lorsque le règlement reconnaît le droit à bouger.
Véronique Bury
La classe en équation. La salle de classe ne se résume pas au nombre d’élèves par m².
Emmanuelle Seychal
Espace-classe et espace-corps. Des choix stratégiques pour enseigner en ULIS.
Tony Orival, Céline Cohat
Chapitre 3 : Corps de profs, corps d’élèves
Ouverture
André Canvel
Langues, théâtre et empathie. Vers une pédagogie de la relation à autrui.
Joëlle Aden
Corps pluriels en EPS. Les corps outils d’expression et vecteurs de communication.
Agathe Évin
Un non-verbal qui en dit beaucoup. Déplacements, postures, distances entre enseignant et élèves.
Delphine Porcher, Grégory Munoz, Maurice Courchay
Sentiment d’efficacité personnel. Enjeux épistémologiques et pratiques pour la réussite.
Isabelle Capron Puozo
Portrait de classe. Regard sur soi, regards des autres.
Stéphanie Lerouge
Oser des pratiques corporelles de bien-être. Au service d’un climat scolaire serein.
Annie Sébire, Corinne Pierroti
L’engagement corporel de l’enseignant. Le langage corporel dans la relation pédagogique : expérience et réflexivité.
Armelle Tannou
Des corps en scène à portée de voix. Un dispositif de formation sous une approche psychologique.
Isabelle Jourdan
Corps et apprentissages. Réflexion sociologique à partir de l’expérience des élèves de lycée professionnel.
Aziz Jellab
Chapitre 4 : En cours d’EPS aussi
Ouverture
Carole Sève
Corporéité et construction des attitudes. Le rôle de l’EPS dans le climat scolaire.
Nicolas Margas, Marion Rull
Communication non-verbale des enseignants d’EPS. Des indices en faveur de l’engagement et la réussite des élèves.
Magali Boizumault, Geneviève Cogérino
Performance, compétition, exploit… Des stratégies à interroger en EPS.
Raffi Nakas, Éric Dugas
D’un corps à l’autre. Des pratiques artistiques pour des relations pacifiées.
Sophie Necker, Sabine Thorel-Hallez
De « rire de » à « rire avec ». L’humour comme stratégie pédagogique favorisant le climat de sécurité.
Christelle Marsault, Sabine Cornus
La dimension sociale de l’engagement corporel en EPS. Menace physique et attitude intergroupes.
Marion Rull, Nicolas Margas
Un corps sensible. S’ouvrir aux sensations et aux émotions afin de mieux s’impliquer.
Oliver Robert
Prendre le corps au sérieux. Développer la communication et l’empathie pour agir sur le climat scolaire.
Virginie Pérez
À son corps défendant. Accompagner tous les élèves jusqu’à la réussite.
Patrice Régnier
Intégration des parents et compétence collective. L’exemple des rencontres sportives USEP à Clermont-Ferrand.
Sandrine Robin, Dominique Bodin
EPS au secours. Une discipline (in)utile pour le climat scolaire ?
Thierry Michot
Postface
Isabelle Queval
Aborder la question du climat scolaire, tel que le propose la loi du 8 juillet 2013, incite à élargir l’approche de la prévention des violences à l’ensemble de l’environnement et aux conditions favorables à la réussite de tous les élèves en portant une attention particulière aux tensions, indicateurs et signaux précurseurs sur lesquels les acteurs peuvent agir.
Dans cette conception, rares sont les propositions qui mettent au centre du débat la prise en compte du corps dans l’École – ses postures, ses attitudes et ses déplacements –. Le corps est en effet souvent le grand absent, le méconnu, voire le dénié dans l’enseignement comme dimension vitale de la réalité humaine. Or, on sait désormais qu’en l’absence d’un corps en interaction avec son environnement, point de connaissance car la représentation du monde extérieur au corps ne peut arriver dans le cerveau que par le corps lui-même, c’est-à-dire via sa surface. Mettre des mots sur des ressentis, les siens ou ceux provoqués par la vue des autres en situation de dire quelque chose, facilite incontestablement la communication.
À l’évidence, le corps n’est pas simplement un moyen de communication, il en est également une condition. Et c’est parce que nous formulons, par le langage, ce que nous ressentons ou pensons que nous ouvrons notre monde intérieur aux autres, autrement dit que nous faisons société. Une relation indissociable existe donc entre émotions, sentiments, conscience et raison, c’est-à-dire entre corps et esprit. Le cogito seul est par conséquent un handicap en ce sens qu’il ne permet pas à l’affect d’advenir. De fait, seule une éducation qui combine, sans les hiérarchiser, motricité et parole est susceptible de conduire à l’avènement d’individus épanouis et équilibrés.
Penser le corps invite à interroger sa place dans le champ de l’éducation en reconnaissant le rôle particulièrement important joué par l’expérience sensorielle en tant que précurseur des autres apprentissages, notamment intellectuels. Avant même la mise en mots, avant la verbalisation, il y a un langage gestuel, une mise en gestes qui rend possible une pensée en images. Quand bien même rien ne s’est encore dit avec des mots, quelque chose est clairement transmis entre les mondes intimes, par le truchement de la vue des corps, tous porteurs de sens. Le corps n’est donc pas qu’un corps, il est également langage susceptible de donner le « la » à l’ambiance de la classe et par ricochet de l’école. Au-delà des situations de vis-à-vis, les corps des élèves et des enseignants doivent également composer avec des dispositifs spatiaux : l’aménagement des classes, de la cour de récréation, de l’entrée de l’établissement, des bâtiments administratifs… mais aussi avec le corps des autres !
Finalement, qu’il s’agisse des corps en interaction ou des corps en mouvement, une école soucieuse de développer un climat scolaire propice aux apprentissages doit leur porter une attention toute particulière. Cette prise en compte du corps dans l’éducation, cher aux coordonnateurs de ce numéro, constitue le fil directeur de toutes les contributions de ce dossier.
Le présent ouvrage – conçu comme un dialogue entre praticiens, chercheurs et praticiens-chercheurs –, met en évidence la place et le rôle du corps au sein ou à la périphérie de l’école comme un élément favorisant la coopération entre les élèves, la prévention des violences et l’assurance d’un bien-être à l’école. Les focus n’obèrent en rien l’approche systémique nécessaire à l’établissement d’un climat scolaire sein et propice aux apprentissages. Chaque chapitre explore de fait l’impact du corps sur tous les facteurs interdépendants du climat scolaire.
Dossier n°83 : Corps et climat scolaire - Revues EPS
Avant même les mots, les corps parlent ! Quand bien même rien ne s’est encore dit, leur seule présence structure l’espace et les relations. Une école soucieuse de ses élèves doit accorder une place, non seulement aux esprits, mais également aux corps.Fruit d’un partenariat entre la Délégation ministérielle de prévention et lutte contre les violences en milieu scolaire et les Éditions EP&S, cet ouvrage propose un dialogue entre praticiens, chercheurs et praticiens-chercheurs engagés dans cette réflexion.
- La communauté éducative interpellée,
- Temps, espaces et interstices,
- Corps de profs, corps d’élèves,
- En cours d’EPS aussi…
Les quatre thématiques l’organisant révèlent à la fois la diversité et la complexité du sujet. Qu’il s’agisse de postures, d’attitudes, de déplacements, des corps en interaction, des corps en mouvement… ces contributions témoignent qu’une école bienveillante, soucieuse de développer un climat scolaire propice aux apprentissages doit faire sa place à ce grand absent, ce trop méconnu et trop souvent dénié dans l’enseignement : le corps !
Newsletter de l'ARIS - Mars 2016
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L'empathie pour mieux vivre ensemble à l'école
Docteur en sociologie et en psychologie, maître de conférences à l’Université du Maine au Mans, Omar Zanna a notamment publié Apprendre à vivre ensemble en classe (Dunod, 2015) et a coordonné l’ouvrage Corps et climat scolaire (Revue EPS, avec C Veltcheff et P-Ph Bureau, 2016). Il défend la nécessité d'éduquer à l'empathie dans une école qui accueille un public de plus en plus hétérogène où, pour bien apprendre, il faut savoir vivre ensemble.
Interview de Omar Zanna, à lire dans une chronique de Véronique Soulé sur le site du Café pédagogique.
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