Introduction
DES SAVOIRS
Chapitre 1. Effort, exercice et processus physiologiques par Corinne Caillaud
De l’effort perçu à l’adaptation physiologique à l’exercice - L’exercice continu de faible intensité - L’exercice continu d’intensité modérée - L’exercice continu d’intensité élevée - L’exercice intermittent
Chapitre 2. L’effort mental par Didier Delignières et Thibault Deschamps
Le traitement de l’information - Effort et activation - Effort et difficulté perçue - Effort et assignation de buts - Effort et énergie - Effort et coordination motrice
Chapitre 3. Effort et buts d’accomplissement par François Cury et Philippe Sarrazin
Mesurer l’effort consenti et l’effort attribué - La situation éducative ou sportive : une situation d’accomplissement - But d’implication de l’ego et but d’implication dans la tâche - Les théories de l’attribution - Effort et espérance de réussite - La conception de l’habileté chez l’enfant - Conception de l’habileté et buts d’accomplissement - La protection de l’estime de soi - Attraction de la tâche et effort consenti - Buts d’accomplissement et attraction de la tâche - L’effort, une « arme à double tranchant » ?
DES PRATIQUES
Chapitre 4. L’effort des athlètes et ce qu’en font les entraîneurs par Gilbert Avanzini
Se dépasser - Adapter la qualité de l’effort - S’entraîner à l’effort - Masquer son effort - L’évaluation de l’effort des athlètes par les entraîneurs - Stimuler l’effort des athlètes - Préserver l’effort des athlètes - Entraîner : une aide à l’effort
Chapitre 5. Donner aux élèves le goût de l’effort par Jacques-André Méard
Réduire l’effort et l’associer aux émotions - Introduire l’effort progressivement - Stimuler l’effort de chacun par un travail de groupe - Valoriser l’effort par rapport à la performance - Donner le goût de l’effort en suscitant un projet - Un équilibre fragile
Chapitre 6. Évaluation et représentation de l’effort en EPS par Geneviève Cogérino
Prendre en compte l’effort des élèves en situation d’enseignement - La place de l’évaluation de l’effort dans les textes officiels de 1983 - Des difficultés pour évaluer les progrès des élèves - L’évaluation de l’effort des élèves : un révélateur de l’idéologie des enseignants - Le « détournement » des textes officiels de 1993 - Une morale de l’effort
Mobilisons nos connaissances
La RPE scale : une évaluation subjective de l’effort - Présentation du questionnaire d’approche et d’évitement de l’accomplissement sportif (QAEAS) - Le bulletin trimestriel et l’évaluation des élèves
Lexique
Pour en savoir plus
Index
Introduction
« Faire des efforts… » est l’une des expressions les plus couramment déclinées sur les bulletins scolaires. C’est aussi un leitmotiv dans le monde du sport, tant dans la bouche des entraîneurs que dans celle des commentateurs. L’expression est à ce point ancrée dans le sens commun qu’on n’éprouve guère le besoin de s’y attarder. Elle résiste pourtant aux tentatives de définition et renvoie à des significations contrastées : concentration, application, investissement, attention*, persévérance, opiniâtreté, mais également acharnement, travail, labeur.
Un premier pas dans l’analyse consiste à distinguer effort physique et effort mental.
Pour tout un chacun, l’effort physique est une affaire de muscles, de fréquence cardiaque, de sueur et de fatigue. Les scientifiques ont proposé de multiples catégories pour classifier les efforts physiques, distinguant les efforts de vitesse,de résistance ou d’endurance, en fonction des processus énergétiques mis en jeu.
Néanmoins, cette notion a été peu développée sur le plan scientifique. Et si l’on parle quelquefois de physiologie de l’effort*, le concept d’effort en lui-même est absent des lexiques consacrés à ce domaine. L’équivalent anglais exertion n’est guère utilisé que dans l’expression perceived exertion, évoquant une sensation de pénibilité ou de fatigue. On préfère en général parler d’exercice, désignant ainsi ce qu’il y a à faire plutôt que ce qui est mis en oeuvre.
L’effort, même lorsqu’il caractérise un travail musculaire, n’est pas un concept physiologique. Il repose certes sur des processus métaboliques*, mais ses dimensions dépassent la simple physiologie. Il suffit d’évoquer les facteurs pouvant mener un coureur de marathon à l’abandon : au-delà de l’épuisement des processus physico-chimiques permettant le travail musculaire, l’arrêt de l’effort est souvent déterminé par le découragement, un manque de confiance dans ses capacités.
L’aspect mental de l’effort est étudié de manière beaucoup plus explicite par les psychologues. Une image qui vient rapidement à l’esprit,quand on évoque l’effort mental, est celle du joueur d’échec [...]