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19 Mai 2020
Rapport et préconisations du jury de la conférence de consensus
Le rapport de jury de la conférence de consensus Aisance aquatique a été rendu et 10 préconisations ont été émises :
Se définit comme une « expérience positive de l’eau qui fonde la capacité d’agir de façon adaptée dans une diversité de situations rencontrées en milieu aquatique ».
Les principales familles de situations en lien avec l’aisance aquatique concernent : les modalités de l’entrée dans l’eau, l’immersion, l’équilibre de flottaison sans déplacement, le déplacement, la sortie autonome de l’eau. La capacité à appréhender et à agir en sécurité dans l’environnement immédiat des milieux aquatiques n’est pas isolable de l’acquisition de l’aisance aquatique.
Doit être une priorité nationale au regard de son impact potentiel sur les noyades. Cela justifie la mise en place d’une politique publique spécifique pour les enfants de moins de 6 ans. Outre l’action décisive qu’elle constitue dans le cadre de la lutte contre les noyades, la construction de l’aisance aquatique, possible dès 4 ans, participe à l’éducation, à la santé, à l’accès aux loisirs nautiques et au développement du sport.
De par son enjeu sociétal, l’aisance aquatique relève des apprentissages fondamentaux. A ce titre, tous les enfants doivent pouvoir l’acquérir et tous les temps possibles (scolaire, périscolaire et extra-scolaire) doivent être mobilisables à cet effet.
Le principe d’une certification stricte de l’aisance aquatique est écarté au profit d’un dispositif permettant le repérage permanent et attestable de l’évolution des acquisitions. Une grille-repère unique de l’aisance aquatique doit être élaborée à l’échelle nationale. Elle permettra de situer les capacités de l’enfant puis de l’adolescent et de l’adulte de façon positive et bienveillante. Cette grille sera le support d’un dialogue avec les familles et servira à établir un point d’étape à 6 ans, explicite et compréhensible par tous avant de devenir le support d’une évaluation tout au long de la vie.
L’adhésion et l’implication des familles dans l’acquisition de l’aisance aquatique est indispensable, tout comme le maintien responsable de la vigilance et de la surveillance des enfants sur les lieux de pratique.
La mise en œuvre d’une politique publique en faveur de l’acquisition de l’aisance aquatique engage tous les acteurs d’un territoire dans une démarche partenariale : Éducation nationale, collectivités territoriales, CAF, mouvement sportif, monde associatif, professionnels concernés, etc.
À cet effet, l’ensemble des leviers et outils (projet sportif fédéral, projet éducatif de territoire, projet éducatif local, plan mercredi, cité éducative, dotation d’équipement des territoires ruraux, etc.) devra être mobilisé, recensé et porté à la connaissance de tous les acteurs.
La création d’un plan particulier de financement peut s’avérer nécessaire pour certains territoires dans lesquels ces dispositifs existants ne permettraient pas de dégager les moyens suffisants. Il s’agit notamment de permettre l’accès aux infrastructures aquatiques ainsi que la mise en place de solutions innovantes et nouvelles pour accroître les capacités d’accueil aquatique des enfants.
Les MNS restent une pièce maîtresse de la réussite à l’échelle locale autant que nationale de l’ambition d’aisance aquatique. Il convient par conséquent de favoriser leur adaptation à un objet nouveau par des mesures de formation continue, par des mesures de vivier de formation initiale et par des mesures de valorisation du travail (co intervention).
Il convient de doter tous les personnels concernés par l’acquisition de l’aisance aquatique de compétences spécifiques dans le cadre de la formation initiale et continue adossées à des blocs de compétences mis à jour. Notamment, il s’agit de favoriser et compléter : la formation des professeurs des écoles dès la licence, la formation des ATSEM et AESH, la formation d’autres intervenants susceptibles de contribuer aux actions (travailleurs sociaux…)
Il convient de vérifier que l’ensemble de ces personnels disposent eux-mêmes de capacités d’agir en toute sécurité en milieu aquatique ainsi que le PSC1. Si l’Ecole constitue bien un point central pour l’aisance aquatique, il convient de concevoir des processus de co-intervention à l’aisance aquatique (PE-MNS par exemple) qui fassent l’objet de la mise en place de formations multi catégorielles.
Au regard de la diversité des contextes et de la singularité des apprenants, il n’est pas souhaitable de fixer des recommandations trop strictes relatives aux modalités pédagogiques, à l’exception de trois éléments intangibles :
- ne pas arrêter des repères annuels figés à ces âges pour lesquels le respect de la variabilité des rythmes d’apprentissage est capital.
- ne pas évaluer les capacités de l’enfant dans des situations où il disposerait de matériel de flottaison et d’appui terrestre.
- l’intervention s’opère en équipe pédagogique.
Une expérience positive du milieu aquatique qui doit guider en toutes circonstances l’action de l’ensemble des intervenants. En ce sens, le positionnement de l’intervenant dans l’eau et non en extérieur est fort recommandable pour ces tranches d’âge et la visée d’aisance aquatique.
Les recommandations ci-dessus nécessitent la mise en place :
- d’une commission chargée de la rédaction des outils nécessaires (grille repère, vademecum à l’usage des acteurs des territoires, blocs de compétences),
- d’un comité national de suivi de la politique publique en faveur de l’acquisition de l’aisance aquatique,
- d’un pilotage renforcé au plan départemental confié conjointement au préfet et à l’IA-DASEN.
Une évaluation de cette politique devrait être confiée aux inspections générales dès la première année de sa mise en œuvre.
Le rapport intégral est consultable ici.